c’est l’élégance des poses et des visages qui caractérise la peinture d’Arnau Gassies. Plus artiste que ne le sera son successeur, il se préoccupe moins de la perspective, souvent dans un même lieu se développe l’histoire, on peut y voir plusieurs actions en même temps, ou plusieurs fois les mêmes personnage. Ce type de représentation tient plus compte du discours que de la concordance des temps, certains personnage flottent dans un espace relativement indéterminé.
Huit ans plus tard les préoccupations sont toutes autres, du moins dans l’atelier du maître du saint Jean, qu’on pourrait qualifier de maître de Palau, puisque nous n’avons pas d’autre références sur sa peinture. Toutes les scènes sont en perspectives, intérieurs, extérieur, le peintre multiplie les salles et les bâtiments, un immense pavement en perspective se trouve dans le compartiment central au pied du st Jean. On approche de la renaissance à grand pas, souci constant du détail, les plantes semblent peintes par un botaniste, les lointains sont finement dessinés. Perspective plus naturalisme renforcent le réalisme de la représentation. On ne peut que regretter la monotonie des visages.